Un ménestrel de retour à Tours

C’était un dimanche matin, un dimanche de rien, dans la ville de Tours. Où, au repos, dispos, arrivant frais et doux, nous disposâmes, fichtre, de richesses, et d’atours ! Qu’on se le dise enfin, on ne la fait pas à Tours ! Menu pour fins gourmets, offert, tout pour ce jour ! Pas de plastique, messires, mais du lin, du velours ! A boire, et à manger, pour toujours, pour toujours ! Café froid, présenté, coquettement, hors du jour. C’est la mode, vous dis-je, à Tours, à Tours.

Ah, ce pain, au levain, magnifique, succulent de non-être. Ces biscuits délicieux, faits d’ombres et de murmures. L’on en mange sans fin, a faim en les mangeant. Les goûter, est-ce la fin ? A folie, chasse à courre, à Tours, à Tours !

Trèves de palabres stériles, il nous faut la victoire, ou fanny, au retour. Diantre, que nous sommes las, du premier au quart, point n’est de quatre, à Tours. La fatigue, est-ce leur faute ? La nôtre seulement. Elle sera payée cher, comme la peau d’un ouïghour.

Echiquier de l’Erdre Tours
Peio DUBOUÉ 2415 Hector GIACOMINI 2253
Léopold LE RUYET 2232 Louis SALLES 2201
Mickael HUTOIS 2242 Bruno DIEU 2255
Ronan LE GOFF 2308 Olivier HEURTEBIZE 2281
Boris PRODHOMME 2122 Nicolas MALEKI 2127
Claire HOURLIER 1978 Erwan MENAGER 2071
Rémi PICARD 2069 Henri CARVALLO 2115
Justin AUBRY 1875 Maya NICOLAS-MANCEAU 1627

Premier dans les travées, c’est le Peio Duboué, promis la parité, a-t-il, avant la ronde, dignement affirmé. Qu’en sera-t-il, donc, contre Giacomini, plus expérimenté ? Une Carlsbad patiente, doucereuse, carressée. Un petit plus bavard, qui ne se trahit pas, en promesses, comme le basque aux blancs. Pas grand chose, à moi le tour, à Tours, à Tours.

A moi donc, couleur cyprès. Il n’était pas prévu, cet homme-là, si haut, si près. Moi non plus, certes. Il est bien préparé, alors jetons les dés, courons à notre perte. C’est le motif du jour, à Tours, à Tours. Ecossaise, douze coups, et vadrouille à rebours. Le parfum du destin est bien âpre dans le bourg. Quinze coups, au secours, à Tours, à Tours.

Le président est roi, dans son oeuvre d’amour. Point de violence, on ferme, on contrôle, et tambour ! Qui va là, c’est un pion ! Dans le four, dans le four ! Française tu périras, à ton tour, à ton tour.

Et Ronan, sa cadence, est-elle au quart de tour ? En théorie, oui, mais en face, c’est plus lourd. Et il souffre, cher Ronan, bloqué à double-tour. Relevons donc la garde, et passons le mi-tour.

L’on m’a soufflé, tout bas, que les blancs ont l’allure, mais point la bonne mesure. Surétendus, les blancs ? Pas que chez nous, ma foi. Ma foi de troubadour, à Tours, à Tours. Cinq et Sept compromis, Six et Huit au détour ? Pour Claire, oui, le vent souffle, avec elle, et c’est son tour.
Mais Justin, las ! Fuit et court, fuit et court. Son roi tremble, traqué, et le roque, détraqué, signe sur croix la cour. Fais le mort, gis et prie, à Tours, à Tours.

Avançons donc d’un pas. Miracle, du Styx, seul le cyprès demeure. Une danse, deux ou trois fautes, et la nulle, dans l’heure. Traduction, demande-t-on, en tribune alentours ? Le conteur se sauve, à Tours, à Tours.

Mais il n’est point le seul, et le navire chavire au lendemain qui pleure. Le basque blanc est démasqué, et son semblant de petit plus blanc est nul et non avenu, la nulle est convenue. Le pire est à venir, la ruine se laisse sourire.

Justin marque, d’abord, avalant la marée pour mieux la recracher. L’image, un peu salée, fait-elle tant basse-cour ? J’en ai d’autres en réserve, ne crains point, ou en vain. Un zéro pour les tiens, à Tours, à Tours.

Ah ! Mais pas pour longtemps, et chacun en son temps trépasse à l’arrière, au cimetière, au cimetière. Un, deux, et trois à un, mais pour Tours, oui, pour Tours !
Entre-temps, c’est Ronan qui revient de labour. La terre est défrichée, et c’est un simple fou, contre une tour, contre une tour. Il a une qualité, Ronan, et les blancs ? Une option, celle sur la promotion, d’un fantassin balourd.

Mickaël, sans sa dame, fait valser ses deux tours. Deux, comme les points en moins que l’on quête au matin maintenant bien lointain. Le trois est bien gagnant, le quart incite, dans son camp, les forces de l’homme de Tours. Et il contre, crois-t-on, alors que fier et sourd aux demandes d’à côté, et à la dignité, Heurtebize pousse et bourre, en f2 noire la tour ! La panique apparaît sur son front, sur ses traits, comment remplir le trait, et saisir cette tour ? Une autre, et une dame, attendent que macadam vienne lui jouer des tours. Las, sans trop calculer, en espoir, au toucher, l’attaque est repoussée, et Ronan abandonne, sans demande, l’on pardonne. Voilà donc un quatre un, et un alexandrin.

Reste donc Mikaël, pour l’honneur, mais se mêle un Dieu bien trop tenace. Pas celui du dimanche, enfin si, mais un autre. Dieu s’appelle Bruno, la barbe, point le niveau, ce n’est pas faire injure. Injure, c’est ce qu’il crie, de ses yeux entourés, sa forteresse testée, point écroulée. Aux vociférations silencieuses l’affreuse nullité comble une rencontre dont le score est en bref, bien fort de contours. Il n’est pas seul coupable, triste Tours, triste Tours.

Se gargarisent alors les derniers combattants, riant de leurs vaincus, rugissant leur triomphe. Le rire est gras, la panse farcie, mais que peut-on répondre ? La farce, c’était nous, et puis, l’on s’est fait tondre.

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