La Coupe des Pays de la Loire bat chaque année de nouveaux records. Malheureusement, elle ne peut guère se vanter de celui-là. A peine 7 équipes étaient inscrites cette année, Sautron (NI), Saint-Nazaire (NII) ou encore Le Mans (NII) ayant détallé tels des petits lapins à l’aube de la compétition.
Mais les indéboulonnables du club n’en furent pas lassés pour autant, assoiffés de jeu et de titres, Peio, Ronan et Mickaël tinrent à nouveau leur place devant l’échiquier, accompagnés de Stéphane, étrangement plus attiré par la coupe régionale que nationale.
Ainsi les Sucéens alignaient une équipe assez solide au coup d’envoi, l’ordre des joueurs tiré au sort dans la voiture comme à l’accoutumée.
GORGES – ECHIQUIER DE L’ERDRE
Chabradze Boris 2165 – Duboué Peio 2313
Delaunay Sébastien 2358 – Hutois Mickaël 2260
Miraoui Karim 2032 – Le Goff Ronan 2267
Galan François 2018 – Crouan Stéphane 2176
Nous nous garderons de commenter la composition gorgeoise, leurs chances de victoires s’amenuisant sérieusement en mettant leur meilleur joueur au deuxième échiquier, la victoire au 1 primant en cas d’égalité.
Les parties débutent à 14h18 dans une salle gluante, le parterre visiblement verni de colle forte ou de sirop d’érable, tentative astucieuse des locaux pour nous accrocher en zeitnot. Si nos adversaires prennent du temps dans l’ouverture, nous ne perdons pas les bonnes habitudes et dès le dixième coup chacun de nous a déjà sa vingtaine de minutes d’avance à la pendule.
Au premier échiquier, le mystérieux et controversé «système boué» a raison du virulent géorgien qui tente d’éventrer la position par des roques opposés. La formation de notre joueur est digne d’un Arsenal-Monaco des grands soirs. A sa gauche, le président avec les blancs fait la sieste dans une française mollassonne. Si son adversaire s’agace et cherche des plans de gains, on doute qu’il puisse parvenir à percer la défense des blancs, qui attendent des jours meilleurs. Premier au trait également, Ronan a quant à lui opté pour une ouverture de son cru, alternant solidité certaine et dynamisme nonchalant. Enfin plus loin, entre 3 cafés et 2 clopes, Stéphane est rentré assez vite en finale avec les noirs, oubliant même de sortir son fou en c8, cherchant désespérément la sortie.
Assez vite, le Python Le Goffien va sortir de son trou pour attaquer la proie adverse s’étant affaiblie. Le roque désintégré, parsemant le ciel d’étoiles, rend son pauvre roi dénudé. Finalement guillotiné par une pendule à 0:00, la cavalcade noire s’arrête là, Miraoui signant le traité du 0-1. Peio qui a transformé son avantage positionnel en matériel avance tranquillement vers la victoire. C’est même en annonçant échec et mat en B1 que les espoirs des hommes du vignoble s’envolent, 0-2, nous sommes qualifiés. Las, Delaunay aura bien doucement essayé de contourner Mickaël mais en vain. Ce dernier, bien dans ses baskets, toujours scotchées au plancher, propose tendrement nulle et obtient gain de cause, laissant le score à 0-2. Finalement, Stéphane, valdinguant quelque peu s’en sortira avec la ruse finalesque qu’on lui connaît. Une nouvelle nulle dans la besace pour lui, l’étagère étant déjà bien fournie. 0-2.
Nous nous qualifions donc pour la finale de cette singulière compétition. Nous affronterons le club de La Bruffière, terre de l’illustre Yannick Berthelot, pour conserver le trophée que tout le monde fuit, mais que nous n’avons pas honte de gagner régulièrement.