Samedi 6 Octobre, deux mois ont passé depuis la première ronde du championnat de Nationale 1 et le nul d’artifice face à nos voisins Sautronnais. Au menu, Echiquier Tourangeau, ribambelle de 2100 sur son lit de 2200, assaisonné à l’expérience.Au vu des compositions, pas d’indigestion possible tant chaque partie paraît équilibrée. Indécis jusqu’au bout donc, face à un concurrent sérieux au maintien.

Échiquier de l’Erdre Tours
Duboué Peio 2372 Giacomini Hector 2251
Hutois Mickaël 2253 Heurtebize Olivier 2276
Le Goff Ronan 2292 Salaun Yann 2292
Picard Rémi 2086 Dieu Bruno 2263
Prodhomme Boris 2145 Carvallo Henri 2121
Crouan Stéphane 2178 Salles Louis 2166
Hourlier Claire 2024 Maleki Nicolas 2157
Prodhomme Adrien 1910 Nicolas-Manceau Maya 1714

 
Les parties débutent. Au premier échiquier, Peio, premier au trait récite la Caro-Kahn telle une poésie. Une vingtaine de coup est jouée en quelques minutes et deux scénarios sont alors possibles: une souffrance sans fin des noirs, qui ne s’arrêtera qu’une fois les armes rendues ou un serrage de postérieur si tenace, qu’il en broiera les attaques blanches. Malheureusement notre joueur mélange les vers de son sonnet et très vite son offensive ne rime plus à rien. Avec un élo inférieur, Giacomini prend peu de risques et semble tenir sa nulle.

 
A ses côtés, Mickaël aux noirs nous peint encore un tableau dont il a le secret. Si les quelques-uns n’étant pas au fait de son art abstrait trouvent sa position délicate dans un Tango revisité, les esprits aguerris eux sont confiants. Très vite le fianchetto en g2 maîtrisé par son homologue b7 donne une position sereine au sucéen qui jouit d’un avantage significatif d’espace à l’aile dame.

 
Ronan, d’humeur festive, a sacrifié un pion dans l’ouverture pour le plus grand bonheur d’un public venu en tout petit nombre. L’affaiblissement de la diagonale f7-h5 sur le roi noir semble être une compensation suffisante, en plus de la case e6 et de l’avantage de développement des blancs. Ce style tactique lui convenant parfaitement, nous ne pouvons que tabler sur son point.

 
A sa gauche, Rémi nous a gratifié d’une défense hérisson. Qui s’y frotte s’y pique, n’est-ce pas. S’approchant d’un peu trop près, Dieu y laissera un pion, la paire de fous et une structure héphaïstosienne, pour quelques foudres sataniques approchantes. Le fou b2 et les cavaliers centraux pouvant encore menacer le petit roque noir, une tour arrivant en suivant, rien n’était fait pour notre coéquipier.

 
Pour son grand retour à la compétition, Boris a opté pour une ouverture stratégico-tactique qu’il décrit lui-même comme étant sa tasse de thé. Espérons que cela lui porte chance pour la suite de la partie. Toujours est-il qu’avec une structure à la fois fixée à l’aile dame, un pion en h6 pour faire fondre les remparts ennemis et son propre roi toujours au centre, tout porte à croire que l’aîné Prodhomme est correctement installé sur l’échiquier.

 
Stéphane est à la mode, vêtu de sa plus belle variante de Berlin, défense prisée, aimée, adulée par les joueurs de haut niveau contre la partie Espagnole. Il obtient donc la paire de fous assez vite, en échange d’un roi déroqué et de pions doublés en c7-c6, les dames ayant quitté le royaume, déçues par si peu d’originalité.

 
Au 7ème échiquier, Claire-la-Sanguinaire comme l’on écrira plus tard dans les livres d’histoire échiquéens, a déjà fait valser ses fantassins en e4 f4 et g4 malgré un petit roque sur une sicilienne. Contrée par f5, son attaque risque de s’estomper. Bien loin de l’inquiéter, elle se crée une case forte en d5 pour ne pas perdre l’initiative.

 
Enfin, Adrien en queue de peloton a opté pour une défense banale mais non moins solide face au gambit dame adverse. Comme pour ses compatriotes, le compte pendule n’est déjà plus bien garni à la sortie du début de partie. La position elle, est sensiblement égale et son avantage de 200 points élos est un atout certain sur le long terme.

 
Bien avant la fin de l’ouverture chez certain, Peio signera la nullité sans avoir vraiment eu l’opportunité de jouer, une imprécision au 21ème coup, le privant de ce droit. 0-0. Mickaël une demie-heure plus tard lui emboîta le pas du même résultat, suivi de près par Ronan, qui broya virulemment son adversaire. 1-0. Tour à Tour(s), les joueurs de l’Erdre s’endorment sur leur position et ne perdent pas la fâcheuse habitude de se mettre en zeitnot…

 
«La Pique» ,table 4, qui avait pourtant obtenu une excellente position cède finalement sur une erreur tactique tout en tombant au temps 1-1. A mi-parcours dans le milieu de jeu, la source d’attaque de Boris s’est tarie et l’affaiblissement de son roi et de sa structure n’augurent rien de bon. Un peu plus loin, son frère a lui fait disparaître le pion h2 du roque adverse, sans qu’aucun indice sur la position présente ne permette d’en comprendre les raisons. Le roque de Claire se délite, tout comme sa structure, à l’instar de Boris.

 
Enfin Stéphane qui a tergiversé longuement peine à trouver le chemin de l’égalité. Malgré des structures symétriques désormais et le déséquilibre fou-cavalier disparu, ses pièces restées dans les starting-blocks s’impatientent. La taxe de ce manque de réaction sera le prix d’un pion, qu’il cède finalement pour s’activer. La cavalcade de Nicolas-Manceau table 8 ne dure pas longtemps. Son cavalier ressemble à un âne perdu dans la position d’Adrien, attiré par une carotte pourtant noire, il n’y survivra pas. Une finale facile s’annonce donc, avec une pièce de plus.

 
Dans le même temps, Stéphane fait preuve d’une incroyable réussite en gagnant le fou adverse et s’avance lui aussi vers une finale avec une pièce de plus. Le match bascule peut-être sur cette partie. Au 5, Boris tombe. Non pas de sa chaise, mais à la pendule, malgré un bond heptathlonien dans une tentative désespérée d’appuyer dessus à temps. Le Sinistros étant déjà apparu depuis bien longtemps dans la tasse de thé, pas de regrets pour lui, 1-2.

 
Claire craque finalement après une résistance âpre. Cette nouvelle défaite en contre pour elle a un goût amer, mais son attaque était objectivement trop ambitieuse au vu des compensations positionnelles rendues. 1-3. Plus tard, dans leur style patient caractéristique, Adrien et Stéphane vont finalement concrétiser leur pièce de plus. 3-3.

 
Ce match équilibré sur le papier a donc donné lieu à un nul logique dans son ensemble. Seul Stéphane fût en réussite, contrebalancé par la défaite évitable de Rémi. Avec deux nulles, nous n’avons toujours pas gagné, mais nous sommes solides. La suite ce Dimanche face à Juvisy…